On a testé l’intégration de ChatGPT au moteur de recherche de Microsoft


Microsoft a annoncé, mardi 7 février, une nouvelle version de son moteur de recherche Bing, enrichie d’un robot conversationnel, fondée sur une version améliorée de la technologie GPT-3. Développée par la société OpenAI, c’est cette dernière que l’on retrouve derrière le désormais fameux ChatGPT. On ignore quand ce Bing enrichi sera disponible pour tous, mais son intrigant agent conversationnel est d’ores et déjà accessible à un public restreint : 48 heures durant, nous avons pu bombarder de questions cette version de travail d’un outil encore appelé à évoluer.

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Quel est son usage exact ? Les équipes de Bing elles-mêmes ne semblent pas en avoir une idée très claire, le décrivant sur leur blog comme une « expérience de recherche/réponse/discussion/création » et se disant même surprises de constater que des utilisateurs s’en servaient comme un instrument de découverte, voire de divertissement. Pour l’heure, ses réponses s’avèrent aussi bluffantes que gênantes.

Capture d’écran du moteur de recherche Bing montrant, dans la colonne de droite, l’espace permettant d’accéder à  l’outil « Conversations ».

Des résultats variables

Concrètement, lorsqu’on tape une requête dans le nouveau Bing, une fenêtre s’affiche à droite de la page : c’est là qu’apparaît l’agent conversationnel. On peut l’agrandir sur tout l’écran et l’utiliser comme assistant (Microsoft préfère parler de « copilote du Web »), comme ChatGPT. Le robot peut, par exemple, reformuler une lettre émaillée de fautes avec une redoutable efficacité, mais lorsqu’on lui demande de composer une chanson, il se montre nettement moins talentueux.

Sur demande, il peut résumer un texte : le résultat est parfois étonnant de précision, mais comporte aussi fréquemment des erreurs factuelles. Le robot est en outre capable d’établir un menu pour la semaine, en respectant souvent de manière assez approximative les instructions, ou de composer le programme d’un week-end touristique, avec une justesse parfois confondante.

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L’agent conversationnel de Bing peut aussi permettre d’effectuer des recherches sur Internet. Il refuse généralement les questions clivantes, mais accepte volontiers les interrogations factuelles, comme ChatGPT. Ses réponses prennent alors la forme d’un à trois paragraphes de texte, et on peut le relancer avec une nouvelle question, comme si l’on discutait avec un étonnant « Monsieur-je-sais-tout ». Ou – et c’est une nouveauté – presser l’un des trois boutons qui proposent des questions complémentaires : une incitation à explorer le sujet dans toute sa richesse.

Là où les connaissances de ChatGPT sont bloquées en 2021, le robot intégré à Bing, outre ces connaissances de base, peut piocher en temps réel dans l’Internet. Ses réponses ne sont donc plus déconnectées de l’actualité. Elles comportent pourtant des erreurs très fréquentes, dont le nombre augmente avec la complexité des questions. Microsoft a reconnu sur son blog que l’actualité très chaude, tels que les résultats sportifs en direct, lui posait notamment des difficultés. Des bévues difficiles à percevoir, tant les réponses sont formulées de façon crédible et sur un ton d’expert.

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